


Dorette Marchand Bon est née le 15 septembre 1913 à Moutier, Suisse.
J’ai eu la belle occasion de lui rendre visite quelques semaines avant son 100e anniversaire, pour lui faire un portrait. En principe, un cadeau que je voulais offrir à une de ses petites filles, ma chère amie Magali, pour célébrer sa vie en l’immortalisant à travers la photographie…
Le cadeau m’est revenu à moi. J’ai eu une des plus belles conversations de ma vie avec cette petite et énorme Dame, si émouvante que fragile. Comme par une Hazar de la vie, elle a retrouvé des souvenirs dans mon visage, mon accent, ma couleur de cheveux et, qui sait, si l’évidence de ne pas être originaire de son même village et pays… elle m’a transporté, là où je l’ai ramenée sans la moindre idée!
Ces années de jeunes mariés. Quand sa vie tout d’un coup est devenue plus gaie et pleine… c’était avec l’arrivée des touts premiers immigrants italiens à Moutier, des jeunes ouvriers luit-on raconté d’un autre coin de monde qui semblait tellement lointain. Elle a appris à leur cuisinier des pâtes quand son mari joué de la guitare, tous les deux voulaient leur rendre un peu de chaleur en guise de la nostalgie, le partage et la solidarité.
Les Italiens et Dorette, ses souvenirs de jeunesse, à point de fêter ses 100 ans. J’ai eu envie de pouvoir lui chanter quelques chansons de l’époque.
Après deux heures de partage, je m’apprêtais à lui faire les portraits. Elle s’était mise toute belle: rouge à lèvres ROUGE et quelques gouttes de Chanel No.5, coiffée plus tôt pour sa fille très attentionnée. À l’appel de Magali, qui se faisait discrète pendant nos conversations, mais sans perdre détaille, elle demande une photo de carnet de sa maman, prise d’une soudaine nostalgie! Sa maman qui était, elle aussi “, étrangère”, venu pour se marier depuis l’Alsace! Étrangère, elle aussi. En ce moment précis, je me suis bien rendu compte que Dorette cherchait un lien étroit avec moi.
On est parti une fois le reste de la famille est venus lui dire bonjour, mes filles étaient là aussi.
Plus tard, déjà à la maison, j’ai préparé des pâtes en chantant “Oh Bella, Ciao!”, appris de ma maman pendant nos années d’exile en Italie. Détail que je n’ai pas eu te temps de raconter à Dorette.
Les 100 ans de Dorette, on était fêtée en grand par toute la famille. Paru même dans le journal de la région! Ainsi que ces 101… mais un jour elle a décidé de partir pour rejoindre ses souvenirs.
Le lien entre nous, lui, il est resté. Et Magali, elle, est toujours là!
“E le genti che passeranno
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao
E le genti che passeranno
Mi diranno: “Che bel fior”
Iara Vega Linhares (et s’il vous plaît, pardonnez mois mon français maladroit, d’un après midi d’automne).
Lindo relato de un emotivo encuentro! A mi me hubiera gustado estar con vos y conocer a Dorette, la abuelita de la querida Magaly!
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